Cette dame, que j’appelle affectueusement maman Gisèle, ma marraine.

Durant mes premières années d’adolescence, elle a eu vent de certaines souffrances que je traversais (seul, même mes parents ne le savaient pas) et elle a choisi d’être concerné, alors qu’elle me connaissait à peine et que la seule chose que nous avions en commun était la foi en Jésus. Elle a « acheté » mon problème et décider que je n’y ferai plus face seul mais qu’elle serait désormais mon allié pour trouver une solution. Elle m’a accompagné dans mes premiers pas dans la foi.

Ainsi semaine après semaine jusqu’à ce que j’aie mon bac et quitte le Cameroun, elle m’a aidé et m’a ainsi permis de vivre une des plus belles années de ma vie à ce jour.

Malgré les challenges liés à la distance, en dehors de ma famille biologique, c’est l’une des rares personnes avec qui je suis resté en contact ou plutôt qui est resté en contact avec moi de manière régulière, durant les 10 dernières années. Je lui ai toujours été reconnaissant. J’ai appris à ces côtés à quel point il est possible et bienfaisant de bénévolement s’investir autant dans la vie « d’un étranger »… Un modèle d’humilité, de serviabilité, de générosité, de courage, de travail, de grand cœur et d’amour.


Samedi dernier, alors que j’essayai de suivre son exemple, j’étais dans un bus me rendant dans une autre ville rendre visite à un étudiant que je mentor depuis quelques années… Je reçois un message disant qu’elle est décédée. Maman Gisèle est décédé ! Dans sa quarantaine, laissant derrière elle 2 petits garçons, qui ne sont même pas encore adolescents, et son mari (qui est non voyant).



Juste comme ça, elle est partie. Une semaine avant pourtant on s’écrivait sur WhatsApp, une semaine avant elle m’a laissé une note vocale rempli de joie, une semaine avant, elle priait pour moi, pour mon avenir… Et aujourd’hui elle n’est plus. Juste comme ça. Une épouse, mère, sœur, amie, conseillère aimante et dévouée. Sans aucun avertissement.

La mort est si dégoûtante et malheureusement elle est pourtant le revers de cette vie. On a beau savoir qu’on mourra tous et même que c’est un gain pour ceux qui sont sauvés… Mais ça n’en ait pas moins pénible et dégoûtant…

Nous ferons de notre mieux maman Gisèle.

C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. Nous savons, en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme. Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste, si du moins nous sommes trouvés vêtus et non pas nus. Car tandis que nous sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dépouiller, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie.

2 Corinthiens 4:17-5:4, La Bible